Je voudrais qu’il change !
Souvent, durant des réunions de travail avec les chefs d’entreprise avec lesquels je travaille, j’entends cette phrase prononcée à propos d’un collaborateur : je voudrais qu’il change !Ah bon… Mais oui ! Je voudrais qu’il soit plus impliqué !
Très bien. Et lui ?
Lui a-t-on posé la question ?
En a-t-il envie ?
A-t-on mesuré des écarts concrets avec lui ?
Un changement implique d’avoir constaté des écarts concrets
C’est la première pierre à poser. Attendre de votre collaborateur un changement implique d’avoir constaté des écarts concrets dans son comportement. Reprenons notre exemple : vous voulez que votre collaborateur soit plus impliqué. C’est bien légitime. Mais quels sont les faits concrets qui vous permettent de dire aujourd’hui qu’il n’est pas assez impliqué ? Ces faits correspondent-ils à des écarts par rapport à des demandes explicites de votre part ? Et demain : comment devrait se manifester une implication plus grande de sa part ?
Voilà déjà une excellente matière pour mener avec votre collaborateur un entretien, durant lequel vous allez pouvoir lui décrire les écarts que vous avez constatés, de manière factuelle et dépassionnée.
Un changement implique de l’adhésion
OK, vous avez partagé avec votre collaborateur des faits concrets qui constituent selon vous des écarts par rapport à ce que vous attendez de lui. Très bien. Mais partage-t-il votre point de vue ? Ces faits représentent-ils, pour lui aussi, un manque d’implication pour rester dans cet exemple ? Imaginez l’échange suivant :
– J’ai constaté que tu es toujours celui, dans l’équipe, qui arrive le plus tard. Tu n’es jamais au bureau avant 9h30 au bureau. Je le ressens comme un manque d’implication.
– Je ne suis pas d’accord avec ta conclusion. J’arrive peut-être tard le matin au bureau mais je te rappelle que je réponds aux mails des clients jusqu’à 22h depuis chez moi. Toujours depuis chez moi, je travaille quasiment tous les samedis matin. J’ai au contraire le sentiment d’être très impliqué.
J’ai un petit doute sur le changement d’heure d’arrivée au bureau de ce collaborateur !
La première étape : votre collaborateur doit partager avec vous le même point de vue. Vous êtes d’accord sur le écarts. Mais cela ne suffit pas ! N’oubliez jamais : la porte du changement ne s’ouvre que de l’intérieur.
Votre collaborateur a-t-il envie de suivre le changement que vous lui proposez ? Voit-il, comme vous, l’intérêt de cette nouvelle façon de faire ? Est-elle, selon lui pertinente ? Et enfin, pratiquement, sait-il faire ce que vous lui demandez ?
Ce n’est qu’à ces conditions qu’il se mettra durablement en mouvement.
Prêt pour le changement ?